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Block Magazine

La créativité a sa place
Numéro 25

SUN. 11 AUG. 12:36 P.M.

 

 

 

Laurel est une artiste visuelle passionnée; la peinture constitue son exutoire heureux. Sa nouvelle chanson, Still Life, puise son inspiration de la peinture Un bar aux Folies Bergères, d’Édouard Manet, entre autres.

La musique de Laurel Sprengelmeyer, alias Little Scream, emplit un studio d’enregistrement lambrissé du Mile-Ex à Montréal. Elle ajuste en direct les chansons de Speed Queen, son troisième album. Même si le titre évoque des partys planants, il doit son nom à la marque de laveuse : un hommage aux plaisirs précieux de l’autonomie.

« Speed Queen est la première chanson que j’ai écrite pour ce disque. Elle parle d’une personne rêvant à un avenir meilleur tout en faisant sa lessive à la buanderie. Je me souviens combien avoir sa propre laveuse était important pour ma mère. Ces moments prennent tout leur sens quand on se démène pour réussir. »

Montréalaise depuis presque 20 ans, Laurel est née à Dubuque, en Iowa, d’une mère témoin de Jéhovah, qui travaillait comme femme de ménage, et d’un père antiquaire, qui lui fit découvrir dès l’adolescence Allen Ginsberg, Hunter S. Thompson et Laurie Anderson. Tout comme ses frère et sœur, elle est le produit de ce qu’elle appelle « un choc hilarant des cultures », qui se termina en divorce mais lui offrit une enfance formidable.

« Mon père venait nous chercher à l’école dans une limousine toute déglinguée, qui provenait des pompes funèbres de Shreveport, avec sa queue de cheval et sa plaque immatriculée LUCID2. Au coin du bloc, il s’arrêtait pour ramasser des vieux meubles, et on lui criait : ‘Non papa! Pas si près de l’école!’ »

Son nouvel album est alimenté d’une part par le mal du pays, de l’autre par la frustration de n’être que le témoin à distance de la situation politique et socioéconomique des États-Unis. « Observant tout cela depuis le Canada, je peux leur dire que le système de santé n’est pas un complot socialiste qui les privera de leur liberté, que c’est en fait une bonne chose. Tout comme les garderies subventionnées et les frais de scolarité plafonnés. La classe ouvrière américaine a été laissée pour compte depuis trop longtemps. Elle est prête pour un changement progressiste. »

« Speed Queen est la première chanson que j’ai écrite pour ce disque. Elle parle d’une personne rêvant à un avenir meilleur tout en faisant sa lessive à la buanderie. »

 

Le son qui résonne dans le studio est riche, la voix douce et avant-pop de Laurel se combinant au notes du piano et de la batterie. Il y a quelque chose de rock’n’roll qui se dégage aussi de cet album, grâce à quelques coups de pédale wah-wah bien sentis dans les solos de guitare. Laurie Anderson serait fière.

Speed Queen sort au Canada chez Dine Alone Records.

Laurel est intimement liée au tissu musical de Montréal (elle est l’épouse de Richard Reed Parry, d’Arcade fire) tout en ayant des liens solides aux États-Unis. Dear Leader, la première piste de Speed Queen, met en vedette des membres de National, d’Arcade Fire et de Leif Vollebekk.

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