Un monde caché
La Conversation On discute champignons et épanouissement mutuel avec deux écrivaines
Par Kristina Ljubanovic
Photo Par Rebecca Tisdelle-Macias
VOUS pourriez être surpris·e en entrant au 60, rue Adelaide Est à Toronto. Dans cet immeuble appartenant à Allied, c’est un mur de mousse qui vous accueille. Des touffes d’un vert chartreuse et d’un vert émeraude si éclatants qu’il faut les toucher pour y croire (je l’ai fait, et c’est du vrai).
À côté de ce tableau végétal, et peut-être en conversation avec lui, se déploie Rose, Ribbon, Glass, le triptyque de la photographe montréalaise Lisa Yang, installé par l’équipe de MASSIVart. Dans chaque panneau, roses et rubans sont pressés contre une plaque de verre et un film diffuseur de lumière pour un effet étrangement romantique, mi-fantomatique mi-radiographique.
De la mousse, des roses… Se trouve-t-on dans le hall d’un immeuble ou dans un roman de Charlotte Brontë?
« C’est comme si on avait un petit jardin d’intérieur », lance Lisa Yang, qui se sert d’éléments naturels dans ses travaux pro et perso. Cette artiste, en grande partie autodidacte, est aussi scénographe et accessoiriste. Elle a d’ailleurs imaginé Rose, Ribbon, Glass pour un projet commercial.
« Au début, j’utilisais beaucoup les fruits, puis j’ai intégré les fleurs », explique-t-elle. Son portfolio en ligne foisonne d’images infusées de nature : des décors de toute beauté, où les flacons s’affichent sur des herbes séchées, entre les branches d’un arbre, où les lunettes jouent les équilibristes sur une pile d’artichaut, de betterave et de rutabaga.
« J’aime travailler avec tout ce qui n’est pas fabriqué par l’humain. J’essaie chaque fois de créer du nouveau. » Quand elle a commencé, elle a choisi le plus accessible, ce qu’elle avait chez elle, à portée de main : des fruits, des légumes, des fleurs.
Bien qu’elle trouve son inspiration esthétique sur Instagram, et picore pas mal ces jours-ci dans l’art IA, Dame Nature reste sa muse : « Il suffit d’une belle lumière pour que je sois inspirée. »