Arrêt sur image
Faites place à l'art José Bautista, une murale torontoise signée Sum Artist
MARYAM SIDDIQI
PHOTOS OFFERTES PAR VERITY
PHOTOS PAR FM&CO. PHOTOGRAPHY
Il y a 21 ans, le club privé ouvrait ses portes pour accueillir quelques-unes des femmes les plus puissantes, innovantes et créatives de Toronto. Le but? Nouer des liens tant personnels que professionnels et cotravailler à une époque où le télétravail n’existait pas. Pour Mary Aitken, fondatrice et PDG, l’idée a toujours été de proposer un endroit à l’écart du monde de l’entreprise, qui facilite les contacts tout en préservant l’intimité lorsque nécessaire.
Harvey Cowan, l’architecte qui a aménagé cette ancienne, et immense, chocolaterie, abritant notamment aujourd’hui une piscine ozonée, une salle de pilates et une bibliothèque, est un ami de Mary Aitken. « Je lui ai demandé d’invisibiliser la clientèle, explique-t-elle. De concevoir des espaces qui, de par leur agencement, offraient de l’intimité aux membres. »
Et ce fut chose faite. Le salon ondule, formant des coins propices aux conversations privées entre deux points de rencontre. Le déroulé des trois étages est quasi instinctif, une progression naturelle allant de stations de travail de courte durée, comme « le perchoir », composé de tabourets de bar en haut d’un escalier donnant sur la rue Queen, à des bureaux fermés pour la concentration et les appels confidentiels, en passant par des espaces événementiels, comme la salle Toronto, où se déroulent les dîners, soupers et conférences bimensuelles du club.
« L’idée était de concevoir des espaces qui, de par leur agencement, offraient de l’intimité aux membres. »
« On vient d’y recevoir Wes Hall, l’homme d’affaires et investisseur “Dragon”, poursuit-elle, et on attend Carolyn Bennet pour la Journée internationale des droits des femmes. » La politicienne était une des membres fondatrices du club.
Les 6 000 m2 que compte Verity ne sont pas réservés qu’aux membres. Plusieurs lieux sont ouverts au public : George, un restaurant gastronomique recommandé par le guide Michelin; Secrette, un bar à cocktails intimiste caché au dernier étage; Sweetgrass, un spa offrant des soins à la carte et The Ivy at Verity, un hôtel boutique de quatre suites.
Ces lieux comportent tous deux entrées : l’une pour les membres par accès direct, l’autre pour le public. Et se répondent en écho via leur déco : portes françaises en bois massif pour George, chinées aux Puces de Paris par Mary Aitken elle-même, contre armoire ancienne pour le salon, rapportée du même marché. « Mais pas en même temps », précise-t-elle.
La palette du club, de l’hôtel et de Secrette se décline dans des tons de violet et de rose vif, équilibrés par des teintes minérales de pierre et de terre cuite, le tout parsemé de multiples motifs floraux. « Il fait souvent gris à Toronto. Je voulais un intérieur chaleureux, qui vous accueille à bras ouverts dès l’entrée. » Les œuvres d’art exposées ici et là ajoutent, elles aussi, de la couleur : la plupart sont signées par les membres et sont à vendre si tel est leur souhait.
Mary Aitken a conçu Verity, qui a le statut d’OBNL, comme ce troisième lieu qui n’est ni la maison ni le travail, et qui a toute son importance. « J’aime la dynamique de cet endroit, conclut-elle. Ce n’est pas qu’un troisième lieu pour lire un livre ou le journal en sirotant un verre. Ce sont aussi les liens qui s’y tissent, les idées qui y germent et les entreprises qui y démarrent. »