On parle studio et galerie photo en compagnie du photographe torontois Richard Johnson : son choix d’un emplacement sur L’esplanade, ouvert uniquement sur rendez-vous, et la façon dont la COVID-19 s’est avérée rentable.
PROPOS RECUEILLIS PAR: Stacy Lee Kong
PHOTO PAR: McKenzie James

À part un peu de publicité, je n’existe pas vraiment sur Internet. Il y a là un énorme marché, mais il n’est pas fait pour moi : en ligne, c’est difficile de se rendre compte de l’échelle, de la couleur, de la texture et de tout le reste. J’ai toujours eu un espace concret où je pouvais montrer mon travail.
On est au deuxième étage : c’est moins pratique, mais ça ne nous gêne pas, car on est ouvert que sur rendez-vous. Ça convient bien à notre mode de vie, sans compter qu’en ce moment, quand quelqu’un prend rendez-vous, on sait qu’il vient pour acheter. Il se déplace de Forest Hill en auto, doit trouver à se garer et veut voir les photos : c’est sûr qu’il y aura une vente au bout de deux heures. Du temps bien investi.
Pourquoi a-t-on choisi de s’installer sur L’esplanade? Notamment parce qu’on est près du quartier de la finance. Notre intention était d’attirer les gens de la rue Bay pour leur présenter notre travail. C’est un moyen de cibler son public.
La COVID, à notre grande surprise, a été un magnifique moment pour nous. On avait en stock des photos de spectacle qu’on avait prises au fil des ans. On a eu l’idée d’en faire une vente de trottoir. Elles sont parties comme des petits pains chauds, jamais on n’aurait imaginé un tel succès. Ça nous a permis de tenir en mars, avril, mai et juin. J’espère simplement qu’on aura la force de garder le cap. Je dois rester positif et continuer à bien faire mon travail pour donner envie aux gens de venir voir ma prochaine collection.
LE MEILLEUR CONSEIL QU’ON M’A DONNÉ
“Mon barbier m’a dit un jour qu’un commerçant qui affiche ses heures d’ouverture est obligé d’être présent pendant ces heures-là. Car le jour où il met le panneau fermé plus tôt que d’habitude, c’est sûr qu’un client va se pointer et qu’il le perdra. Je crois que c’est pour ça que je fonctionne sur rendez-vous.”